Frivolité à la française
À un moment, jʼen ai eu assez de peindre du malheur, de compatir. Je nʼai plus eu envie que de me moquer.
La magnificence de Louis XIV de Rigaud, l’énergie du cheval de Napoléon peint par David, la légèreté de Fragonard, me procurent des émotions que j’aime confronter à d’autres univers qui me sont plus familiers. Ils apportent au métro, à la forêt, un sentiment de liberté, de frivolité, de ridicule, de décalage qui mettent en perspective et relativisent le quotidien.
Je puise beaucoup d’inspiration dans la peinture classique. pour la beauté de la peinture même mais aussi pour l’émotion que j’y trouve
Beaucoup de ces peinture que je choisis ont en commun de représenter des femmes plutôt privilégiées. Me représenter en somme !
Comme femme blanche, européenne, suffisamment riche, je m’interroge sur mon rapport au monde. Suis-je capable de comprendre la difficulté rencontrées par tous ces gens que je vois souffrir à la télévision à l’heure du diner ? Cela n’arrive pas même à me couper l’appétit alors que je ressens une forte empathie. Serais-je donc capable d’aider de quelques manières, de changer quoi que ce soit à la marche du monde ? Serons-nous capable ?
A vau-l’eau
Flou d’immobilité
Il ne se passe pas quelque chose.
Il me semble que témoigner en art n’est pas décrire ou documenter, mais plutôt, faire naître le sentiment d’empathie. Alors, je cherche à exprimer clairement ces choses qui m’atteignent sans que je les comprenne tout à fait. Ainsi, l’émotion me saisit et je me saisis de l’émotion que me procurent la nature, les nouvelles du monde, l’art…