Terre agitée

Souvent, je travaille à tâtons, jʼattends une rencontre. Je me donne du mal sur un morceau sans savoir où je vais. Cet état de recherche, lʼinquiétude de perdre mon travail, la difficulté de réunir des éléments disparates me procurent une tension, une jubilation qui est lʼémotion même que je cherche à partager.

Flou d’immobilité

Il ne se passe pas quelque chose.
Il me semble que témoigner en art n’est pas décrire ou documenter, mais plutôt, faire naître le sentiment d’empathie. Alors, je cherche à exprimer clairement ces choses qui m’atteignent sans que je les comprenne tout à fait. Ainsi, l’émotion me saisit et je me saisis de l’émotion que me procurent la nature, les nouvelles du monde, l’art…

Frivolité à la française

À un moment, jʼen ai eu assez de peindre du malheur, de compatir. Je nʼai plus eu envie que de me moquer.
La magnificence de Louis XIV de Rigaud, l’énergie du cheval de Napoléon peint par David, la légèreté de Fragonard, me procurent des émotions que j’aime confronter à d’autres univers qui me sont plus familiers. Ils apportent au métro, à la forêt, un sentiment de liberté, de frivolité, de ridicule, de décalage qui mettent en perspective et relativisent le quotidien.

Je puise beaucoup d’inspiration dans la peinture classique. pour la beauté de la peinture même mais aussi pour l’émotion que j’y trouve
Beaucoup de ces peinture que je choisis ont en commun de représenter des femmes plutôt privilégiées. Me représenter en somme !
Comme femme blanche, européenne, suffisamment riche, je m’interroge sur mon rapport au monde. Suis-je capable de comprendre la difficulté rencontrées par tous ces gens que je vois souffrir à la télévision à l’heure du diner ? Cela n’arrive pas même à me couper l’appétit alors que je ressens une forte empathie. Serais-je donc capable d’aider de quelques manières, de changer quoi que ce soit à la marche du monde ? Serons-nous capable ?

J’aime toujours deux choses

Jʼaime toujours deux choses : Jʼaime la peinture baroque et la peinture minimaliste, jʼaime le flou et le net, jʼaime le calme et la tempête, jʼaime le fignolé autant que le relâché, jʼaime lʼaigre-doux, alors, je choisis les deux, ainsi, je ne suis jamais déçue.

Son pied écrase le monde avec grâce

Je n’ai pas trouvé meilleure métaphore de notre sans-gêne vis à vis de la nature que ces images de toute puissance.

Oisellement

Les deux horizons

Parler en couleur