Qui s’y pique s’y frotte

Je choisis des modèles sereins pour les torturer un peu, et ils ne réagissent pas et continuent à sourire. Ils se laissent faire et j’en profite. J’ai aussi peint des chiens en laisse. Ils tirent dessus mais se la laisse mettre en frétillant. Finalement, l’obéissance est confortable.

Gesticulations

Si dans le vide sʼavançait lʼindividu, on verrait alors (comme vous le voyez, vous ne voyez rien) que les courses sans but sont inutiles.

Le demi-cercle de famille

La danse se fait avec, le sport se fait contre. Voyez ce que je préfère.

Suspension du temps

Je me déshabille pour sortir, voir si le marchand est passé, si les pauvres sont laids, quel temps il fait dedans.

Lasagnographie

Gravure au stylo-bille, pointe sèche et scotch sur tetra pak et rhénalon.

Intituler

Jʼaime mʼexprimer clairement. Si je dois accompagner mon travail dʼun discours, cʼest que mon but nʼest pas atteint. Mon but : rendre la complexité dʼun simple trait.
Il y a quand même un petit texte qui accompagne mes images : cela s’appelle un titre.

Dessins

Parfois dans le train, je croque sur le vif, principalement des endormis pour ne pas les gêner et parce qu’ils me touchent dans leur abandon. Puis, je leur attribue d’étranges fantasmes héroïques.
Le dessin, à plus proprement parler la ligne, quʼelle soit au crayon, au feutre, au stylo-bille… est une pratique que jʼapprécie pour sa simplicité et sa difficulté. La pratique du dessin demande de lʼapplication et beaucoup de travail, que ce soit pour trouver la ligne juste ou pour modeler une forme.
Certains outils peuvent être récalcitrants dʼune stimulante façon. Le pinceau, qui remplit merveilleusement la forme quʼil dessine, donne une fluidité, une rapidité que je regrette amèrement quand jʼentame un dessin au feutre le plus fin qui se trouve. Cela résiste, il faut dʼintenses va-et-vient pour commencer à voir naître quelque chose. Un instant dʼinattention, le trait de trop gâche tout et mʼoblige à tout retenter.